On connaît l’hospitalité – гостеприимство (gastipriimstvo) légendaire des Russes. A quoi donc vous attendre si un ami russe vous invite chez lui pour un dîner improvisé ?
Les Russes aiment parler de la « salade Olivier » – салат оливье (salate alivier), créée par un cuisinier Français en Russie au 19e siècle et dont il a longtemps gardé jalousement le secret de la recette. Sa version soviétique puis russe inclut divers ingrédients avec des constantes : patates – картошка (kartochka), jambon – ветчина (viétchina), cornichons russes – маринованные огурцы (marinovanyé ogourtsy) et mayonnaise – майонез (mayanaise).
On ouvrira sans doute pour vous un bocal de cinq litres contenant des cornichons russes malossol – малосольные огурцы (malassolnyé agourtsy), littéralement « peu salés », ou des tomates – помидоры (pamidory) conservées ainsi pour l’hiver. C’est l’accompagnement idéal du petit verre – рюмочка (rioumotchka) de l’amitié. Leur élaboration est simplissime : noyer des cornichons moyens (ou des tomates) dans une eau salée – соленная вода (salionnaïa vada) à 4% avec des herbes aromatiques – зелень (zéline) : sommité fleurie de l’aneth – зонтики укропа (zontiki oukropa), ou bien aneth et graines d’aneth, feuilles de raifort – хрен (khrène), feuilles de laurier – лавровый лист (lavrovy list), et au moins cinq gousses d’ail – пять зубчиков чеснока (piat’ zoubtchikov tchesnaka). Laissez mariner une nuit pour les avoir vraiment « malossol » ou plus longtemps si vous les préférez plus goûteux.
Vous aurez sans doute l’occasion de goûter une grande variété de salades aussi faciles à préparer que délicieuses – отменные (atmiénnyé). La plupart sont assaisonnées de mayonnaise ou de crème fraîche – сметана (smétana). Un exemple qui se prépare sur le pouce : carottes râpées – тертая морковка (tiortaya markovka), fromage râpé – тертый сыр (tiorty syr) et pommes – яблоки (iableuki) râpées ou en petits morceaux – маленькими кусочками (malenkimi koussotchkami) mélangés à de la mayonnaise ou de la crème fraîche, bien sûr.
Les soupes – супы (soupy) sont autant appréciées qu’en France, mais en revanche, elles ne sont généralement pas moulinées. La base est souvent la même : on fait revenir des oignons – лук (louk) et des carottes coupées en tous petits morceaux. Le reste est selon l’envie – по желанию (pa jélaniou) et les habitudes de chacun. Le fameux borchtch – борщ, à base de chou – капуста (kapousta) et de betterave – свекла (zviokla), contient traditionnellement de la viande – мясо (miassa), mais il peut aussi souvent être végétarien – вегетарианский (véguétariansky). Il est à peine concevable de manger de la soupe sans pain – хлеб (khlièbe).
Un filet de poulet – куриное филе (kourinnoyé filé) que l’on recouvre de mayonnaise et que l’on grille au four, par exemple, fait partie des plats de résistance – второе блюдо (vtaroïé bliouda) que l’on peut préparer à la hâte – на скорую руку (na skorouïou roukou). En garniture, s’il n’y a pas de pommes de terres cuites déjà prêtes, vous goûterez du sarrasin – гречка (griétchka), accompagnement de base russe que les amateurs de bio ont redécouvert en occident. Le tout sera souvent accompagné d’aneth ou de coriandre fraîche – кинза (kinza). Mais lorsque l’on a des invités, il n’est pas rare de mettre un plat avec différentes herbes aromatiques au milieu de la table, afin que tout le monde se serve.
En boisson – напиток (napitok), les habitudes évoluent. A l’époque de la loi sèche – сухой закон (soukhoï zakon) de Gorbatchev, il était d’usage de vider tout contenant rempli d’un liquide à forte teneur en alcool, parfum compris. Aujourd’hui, ce pourra être, en plus de l’incontournable vodka, de la bière – пиво (piva) ou du vin – вино (vino). Sachez que le vin est le plus souvent du vin cuit et non du vin sec. Si vous en apportez, ce sera vivement apprécié. Si vous avez l’habitude de boire de l’eau, demandez-en, car ce n’est pas la pratique courante.
Il est possible, aujourd’hui, de trouver toutes sortes de gâteaux, mais « Ptitchié malako » – птичье молоко, littéralement « lait d’oiseau », est Le dessert typique – типичный десерт (typitchny dessiérte).
En général, point de dessert sans thé – чай (tchaï) ou café – кофе (koffé) : cela se prend en même temps. Vous verrez d’ailleurs qu’en général, s’il n’y a plus de boisson chaude, un Russe ne mangera pas ce qu’il lui reste de dessert. Très souvent aussi, on vous proposera une exquise confiture – варенье (varénié) faite maison servie dans une petit coupelle – блюдечко (blioudеtchka) et qu’on peut mélanger à son thé, mais de préférence, on la dégustera avec une petite cuiller – ложечка (lojеtchka) entre deux gorgées. Il y aurait tout un livre à écrire sur les différentes sortes de confitures et leurs appellations.
A la fin du repas, la bienséance exige de dire « merci », même si l’on ne compte pas partir – уходить (oukhadit) tout de suite, cela signale que vous êtes rassasié(e) – сыт (syte). On dit souvent, « mon âme est contente » – моя душа довольна (maïa doucha davolna). Certains repoussent même légèrement par politesse leur assiette – тарелка (tariélka), comme pour indiquer que vous ne vous en servirez plus.
Dans tous les cas, vous goûterez la chaleur des échanges et le plaisir d’une soirée animée et joyeuse.