Le mois d’août – а́вгуст [avgoust] est un mois très actif en Russie. En effet, ceux qui ont la chance d’avoir un lopin de terre – уча́сток [outchastok], et ils sont nombreux, peuvent récolter le fruit de leurs efforts – уси́лия [oussilia], qui, pour certains, va les nourrir – прокорми́ть [prakarmit’] toute l’année.
Tout commence dès le mois de mars, alors que le printemps est annoncé, mais que la terre – земля́ [zemlia] est encore recouverte de neige. Les semis – посе́в [passev] sont plantés en appartement et dès que c’est possible, ils sont transplantés dans le jardin potager – огоро́д [agarod]. Si on a une serre – тепли́ца [tiéplitsa], elle sera parfois chauffée en attendant des jours plus cléments. Puis, après quelques semaines de dur labeur et d’engrais – удобре́ние [oudabrénié] naturel – oui, tout est bio ici, point de pesticide industriel – vient le moment de la récolte – уража́й [ourajaï].
Au nord de la Russie, on trouvera dans la serre les concombres – огурцы́ [agourtsy] avec les poivrons – пе́рцы [piértsy] et éventuellement les tomates – помидо́ры [pamidori]. Les concombres, de taille moyenne, seront marinés comme il se doit dans un mélange d’eau salée et d’herbes aromatiques – зе́лень [zélen], cela donnera les fameux concombres « malossol » – малосо́льные огурцы́ [malassolnyé agourtsy], littéralement « peu salés ». Vous pouvez d’ailleurs vous-même acheter un bouquet de ces herbes au marché et faire votre propre marinade. Laissez les concombres tremper une nuit et vous aurez dès le lendemain des cornichons russes encore un peu croquants et point trop salés ! Les professionnels les mettent ensuite dans des bocaux sous vides qu’ils stockeront toute l’année.
Le potiron- ты́ква [tykva] et la grosse courgette vert pâle – кабачо́к [kabatchok] ont le grand avantage de ne pas se gâter si on ne les ouvre pas. Ils vont donc souvent passer l’automne sous le lit avant d’être consomés pendant l’hiver – зима́ [zima].
Même si on plante aujourd’hui moins de pommes de terre – des générations de russes se souviennent d’être allés aider leurs parents à arracher les pommes de terre – копа́ть карто́шку [kopat’ kartochkou] – cela reste un aliment de base indispensable. Pour les stocker, la meilleure solution est la fameuse « fosse » – я́ма [Yama] creusée dans la terre à 2-3 mètres de profondeur, là où la température est constante toute l’année, même par grand froid. C’est là aussi qu’on entreposera les carottes – марко́вка [markovka], le chou – капу́ста [kapousta], la betterave – свëкла [sviokla], le radis – ре́дька [riéd’ka] et le navet – ре́пка [riépka]. Une partie du chou sera marinée pour en faire une sorte de choucroute froide – ква́шенная капуста [kvachenaya kapousta], élément qui se conserve longtemps et assure le plein de vitamines – витами́ны [vitaminy] pour le long hiver qui approche.
L’autre grande récolte du mois d’août, ce sont les baies – я́годы [yagody] et les champignons – грибы́ [griby]. Celles du jardin, les groseilles – кра́сная сморо́дина [krasnaya smarodina], les cassis – чëрная сморо́дина [tchornaya smarodina], les groseilles à maquereau – крыжо́вник [kryjovnik]. Et celles des bois, comme les myrtilles – черника [tchernika] ou la canneberge – клюква [klioukva]. Tout ce qui n’aura pas été mangé ou transformé en confiture – варе́нье [varénié] finira dans le congélateur – морози́льник [marazilnik], comme réserve de vitamines pour l’hiver.
Cette année, les bois regorgent de champignons, c’est l’occasion de découvrir ce sport national avec vos amis russes ! On ne sait pas trop ce qui fait le plus plaisir : la découverte d’un délicieux champignon au pied d’un arbre ou sa dégustation. Toujours est-il qu’on fera sécher les champignons – суши́ть грибы́ [souchit’ griby] en surplus ou on les mettra au congélateur. Ils sont un ingrédient fréquent des soupes – супы́ (soupy) dont on raffole tant ici.
Le mois d’août est effectivement un mois actif, mais une vraie réserve de plaisir – наслажде́ние [naslajdiénié] et de vitamines pour les longs mois d’hiver !