Il va de soi que si vous voulez prendre des cours au CREF, c’est trois fois да(da) ! Mais il est des situations où l’on doit rester sur ses positions. Un non – нет (niet) pourrait faire l’affaire, mais nous vous proposons ici de prendre un peu de hauteur et de nuance et d’apprendre l’art du refus polis – вежливый отказ (viéjlivy atkaze), cette expression est d’ailleurs aussi le nom d’un groupe de rock russe.
Vous ne partagez pas l’avis de votre partenaire commercial ? Un j’objecte – я возражаю (ya vazrajaiou) risque de fermer les issues. Indiquez clairement, je ne suis pas d’accord – я не согласен (ya nié saglassién). Ou bien choisissez l’élégance : je suis d’un autre avis –я придерживаюсь другого мнения (ya pridiérjivayouss drougova mniénia).
Vous pouvez même vous montrer ouvert et proposer « discutons plus tard de cette question » – давайте поговорим об этом в другой раз (davaïte pagavarim ab ètom v drougoï rass). Plus positifs encore, assurez « je suis sûr que nous trouverons un terrain d’entente » –я уверен, что найдем общий язык (ya ouviérén chto naïdiom obchtchi yzyk), ou mieux encore, que nous trouverons une solution, найдем решение (naïdiom réchénié).
Lorsqu’il faut tout de même refuser, on peut osciller entre le traditionnel : je regrette… – к сожалению… (k sajaliéniou), ou l’emphatique mais un brin hypocrite : à mon grand regret… – к моему глубокому огорчению… (k maïémou gloubokomou agartchéniou).
Vous vendez des asperges en boite et on vient vous acheter une turbine, c’est le moment de dire l’air désolé : je ne peux rien faire pour vous – ничем не могу вам помочь (nitchiém nié magou vam pamotch).
Dans un autre registre, si votre douce moitié vous demande de descendre la poubelle le soir, ce qui peut avoir des conséquences néfastes (cf. notre article sur les superstitions), le plus souvent, un simple : je ne peux pas – не могу (nié magou) ou encore, je suis occupé – я занят (ya zaniat) feront l’affaire. Mais vous pourriez habilement détourner la conversation sur vos progrès en russe en utilisant une belle formule comme : cela aurait été avec plaisir, mais… – Был бы рад, но (byl by rade, no) ou encore : je voudrais bien, mais… – при всем желании,… (pri vsiom jélani). A vous d’inventer la suite devant ses yeux ébahis.
Enfin, cet été, par un beau week-end, vous partez avec quelques amis russes à la recherche d’une plage – пляж(plyage) dont vous avez entendu parler (oui, il y a des plages à Moscou). Vous demandez à un passant qui vous répond : « Je n’en ai aucune idée » – « понятия не имею » (paniatia nié imiéyou), je ne suis pas d’ici – я не местный (ya nié miestny)», refrain courant dans les capitales !
Vous parvenez néanmoins à trouver votre Eldorado et comme vous êtes de nature entreprenante – sinon, pourquoi seriez vous en Russie ? – vous proposez de piquer une tête – окунуться(akounoutsa) dans la Moskova. Inutile de dire que vos amis, connaissant ce fleuve comme les Parisiens la Seine, risquent de chercher des moyens de vous en dissuader – отговорить (atgavarit).
D’ailleurs, si vous prétendez vous être déjà baigné(e) dans la Seine à Paris, ils risquent de s’exclamer, d’un ton incrédule : mais oui ! – да ну! (da nou !) ou да ладно! (da ladneu !), ou, ce n’est pas possible – не может быть(nié mojét byt).
Quoiqu’il en soit, si vous insistez pour une baignade sous le soleil de Moscou, pour ne pas vous traiter tout de suite d’inconscient, il tenteront peut-être la réponse dilatoire –уклончивый ответ (ouklontchivy atviét) : pas maintenant – не сейчас (nié sitchass), une autre fois – в другой раз (v drougoï rass), plus tard peut-être – может быть потом? (mojèt byt patom) ou pas aujourd’hui – не сегодня (nié sévodnia).
D’un revers de main, vous balayez leurs atermoiements : n’importe quoi ! – ерунда! (iérounda). Dans ce cas vous entendrez sans doute « pour quoi faire ? » – а зачем? (a zatchième ?) qui est l’expression ultime (souvent utilisée en premier, d’ailleurs), pour montrer qu’on ne voit pas l’intérêt d’une telle entreprise et surtout que l’on n’a aucune intention d’accepter.
Soudain, un doute vous assaille, vous leur demandez : vous avez peur? – боитесь? (bayitiéss ?), pas le moins du monde ! – нисколько(niskolka). Au bout du compte, ils auraient peut-être mieux fait de vous répondre tout de suite : en aucun cas – ни в коем случае (ni v koiéme sloutchaé) ou bien : pour rien au monde – ни за что(ni za chto), qui sont vraiment sans appel.
Quant à vous, vous ne pouvez plus prétendre, désormais, qu’un niet suffit, n’est-ce pas ? – не так ли (nié tak li ?)