5…4…3…2…1… décollage ! (взлёт – vzliot)
L’idée d’explorer (иссле́довать – isslédavat’) voire de conquérir (завоева́ть – zavaiévat’) l’espace fut un fantasme de l’Homme pendant très longtemps. Ce rêve n’a été rendu possible qu’à partir de la deuxième moitié du XXe siècle, grâce aux nouvelles avancées technologiques (технологи́ческие достиже́ния – tekhnalaguitcheskiyé dastijéniya), en particulier soviétiques et américaines. En octobre 1957, les Soviétiques envoyèrent le premier objet dans l’espace, le satellite artificiel (иску́сственный спу́тник – isskoustveny spoutnik) Spoutnik 1. Cet événement marqua le début de l’exploration spatiale par l’homme, et a été un élément clé de la guerre froide (Холо́дная война́ – khalodnaya vaïna) entre l’Union soviétique et les Etats-Unis. L’enjeu de cette course à l’espace (косми́ческая го́нка – kasmitcheskaya gonka) était de démontrer sa supériorité technologique, et au-delà de ça, la supériorité de son système politique (полити́ческая систе́ма – palititcheskaya sistiéma). C’est notre « Guerre des Etoiles » (Звёздные войны́ – zviozdniyé vaïny) à nous. À la fin des années 1950, alors que les Américains commençaient à peine à investir (инвести́ровать – investiravat’) dans la conquête spatiale avec la création de la NASA dès 1958, les Russes continuaient à multiplier les exploits (умножа́ть по́двиги – oumnajat’ podvigui):
- Toujours en 1957, à peine un mois après l’envoi de Spoutnik 1, ils envoient la chienne (соба́ка – sabaka) Laïka, le premier être vivant à réaliser un vol orbital (орбита́льный полёт – orbitalny paliot) dans l’espace.
- Moins de 2 ans plus tard, en janvier 1959, la sonde spatiale (косми́ческий зонд – kasmitchesky zond) soviétique Luna 1 devient le premier objet artificiel à survoler la Lune.
- En 1961, les Soviétiques parviennent à ce qui restera leur exploit majeur : ils envoient le premier homme dans l’espace (пе́рвый челове́к в ко́смосе – piérvy tchélaviék v kosmossié).
C’est parti ! (Пое́хали! – Païekhali)
En 1959, Youri Gagarine est sélectionné pour participer au programme d’entraînement des premiers cosmonautes (космона́вт – kasmanavt) soviétiques. Tous les candidats sont des pilotes de l’armée de l’air (пило́т военно-возду́шных сил – pilot vaïenna vazdouchnikh sil). En effet, ils sont habitués à piloter des engins à très haute altitude (на о́чень большо́й высоте́ – na otchen’ balchoï vysotié), à subir de fortes accélérations (си́льное ускоре́ние – silnayé ouskariéniyé), et à effectuer des sauts en parachute (прыжки́ с парашю́том – pryjki s parachioutam). Parmi les 3000 candidats présents au début du processus de sélection (проце́сс отбо́ра – pratsess atbora), seulement 20 sont retenus. Gagarine se distinguera (отлича́ться – atlitchatsa) des autres par sa modestie (скро́мность – skromnast’), son intelligence (интелле́кт – intiéllekt), sa mémoire (па́мять – pamiat’) incroyable et sa maîtrise des mathématiques. Lors des entrainements, les apprentis cosmonautes effectuent des sauts en parachute, des manœuvres dans un simulateur de la capsule Vostok (en russe « Восто́к », qui signifie « l’Est » ou « l’Orient »), s’entraînent dans une centrifugeuse (центрифу́га – tsentrifouga) et apprennent comment fonctionnent les fusées (раке́та – rakiéta) et les vaisseaux spatiaux (косми́ческий кора́бль – kasmitchesky karabl’). Ils n’ont le droit, sous aucun prétexte (ни под каки́м предло́гом – ni pod kakim predlogam), de révéler la nature de leurs entraînements. Pendant ce temps, les techniciens (те́хники – tekhniki) russes envoient des vaisseaux dans l’espace, d’abord vides, ensuite avec des chiens, afin de concevoir le vaisseau parfait. Finalement, après deux vols encourageants (обнадёживающиe – obnadiojivaiouchtchye) avec des animaux et un mannequin prenant la place du pilote, les scientifiques valident le modèle du vaisseau qui sera utilisé, il sera nommé Vostok 1.
Deux jours avant son vol, Gagarine écrit une lettre (письмо́ – pis’mo) à sa femme enceinte. Il y indique la nature de sa mission, et que les chances de réussite sont d’environ 50%. En acceptant de participer à cette aventure (приключе́ние – priklioutchenie), Youri Gagarine est conscient qu’il risque la mort. Au moment du décollage, Gagarine s’exclame joyeusement « Пое́хали! » (C’est parti !). Pendant 90 minutes, son vaisseau vole en orbite autour de la Terre. La phase la plus impressionnante est le retour dans l’atmosphère terrestre : le brusque frottement de l’air (тре́ние во́здуха – trenié vozdoukha) met feu au vaisseau de Gagarine. Heureusement, le bouclier thermique (теплозащи́тный экра́н – teplazachtchitny ekra’n) du vaisseau tient bon. De son hublot, Gagarine peut apercevoir qu’il est revenu en URSS, dans une région non loin de la Volga, à 700km au sud-est de Moscou. À quelques kilomètres du sol, il s’éjecte (катапульти́роваeться – katapoultiravaïétsa) de la capsule et termine sa descente en parachute. Toujours dans sa combinaison (костю́м – kastioum) orange et son casque (шлем – chlièm) blanc, Gagarine aperçoit une vieille paysanne (ста́рая крестья́нка – staraya kriéstianka) avec sa petite fille travailler dans un potager (огоро́д – agarod). Il s’approche, mais elles prennent peur et s’enfuient. Il réussit néanmoins à les rassurer en criant : « N’ayez pas peur, je suis un Soviétique comme vous, je reviens de l’espace et je dois absolument appeler Moscou ! ».
Deux jours plus tard, Gagarine est accueilli en héros (его встречают как героя – iévo vstretchaiout kak gueroïa) à Moscou, sur la Place Rouge. Sa prouesse a eu un retentissement dans le monde entier et a redoré le blason (восстанови́ть прести́ж – vasstanavit’ priéstij) de l’Union soviétique, qui était perçue comme un pays arriéré et ravagé après les lourdes conséquences (тяжёлые после́дствия – tiajoliyé pasliédstviya) de la Seconde Guerre mondiale (Втора́я мирова́я война́ – vtaraya miravaya vaïna). Ce tour de force fait réagir les Etats-Unis, qui ne veulent pas se laisser faire dans la course à l’espace. Le 25 mai 1961, le président John Fitzgerald Kennedy prononce un discours historique (истори́ческая речь – istaritcheskaya riétch), par lequel il annonce qu’ils enverront des hommes sur la Lune avant la fin de la décennie.
« C’est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l’humanité »
Le programme américain Apollo est créé par la NASA dès 1961 avec l’objectif d’envoyer des hommes sur la Lune (посла́ть челове́ка на Луну́ – paslat’ tchélaviéka na Lounou) avant la fin de la décennie. Cette mission est lancée dans un contexte où, jusqu’à présent, l’URSS a affirmé sa supériorité technologique (техни́ческое превосхо́дство – tekhnitcheskoyé priévoskhodstva) en envoyant le premier satellite, puis le premier homme en orbite dans l’espace. Les USA ont alors perdu un certain prestige international, au profit de (в по́льзу – v polzou) l’Union soviétique.
L’équipage de Apollo 11, composé des désormais célèbres Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins, s’installe dans le vaisseau le 16 juillet 1969. Après 3 jours de voyage (путеше́ствие – poutechestvye), le vaisseau se met en orbite autour de la Lune. Armstrong et Aldrin s’installent dans le module lunaire (лу́нный мо́дуль – lounny modoul’), tandis que Collins reste dans le vaisseau principal. Des caméras filment la sortie des deux astronautes et les images sont retransmises en direct (в прямо́м эфи́ре – v priamom efirié) à la télévision partout dans le monde. Entre 500 et 600 millions de personnes ont suivi cet événement (собы́тие – sabytiyé). Lorsque Armstrong effectue ses premiers pas sur la Lune, il prononce (произно́сит – praïznossit) sa célèbre phrase : « That’s one small step for a man, one giant leap for mankind » (« C’est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l’humanité »). Les astronautes sont restés 21 heures sur la Lune. Ils y ont déployé des instruments scientifiques, ont pris des photos et ont collecté des échantillons (образцы́ – abraztsy) du sol lunaire.
Trois jours plus tard, ils reviennent enfin sur la Terre (Земля́ – zemlia). Le vaisseau amerrit dans l’océan Pacifique, et les astronautes sont récupérés par un porte-avion (авиано́сец – avianossiets) américain qui les attendait là. Lors de leur retour sur le sol américain, à Hawaii, ils doivent déclarer à la douane (деклари́ровать – deklariravat’) les échantillons provenant de la Lune. Durant les 3 semaines suivantes, les astronautes sont mis en quarantaine (на каранти́н – na kara’ntine), de peur qu’ils aient été contaminés (загрязнены́ – zagriazniény) par des virus extraterrestres.
L’aboutissement (заверше́ние – zavercheniyé) du projet Apollo 11 a permis aux Etats-Unis non seulement de rattraper, mais de dépasser l’Union soviétique dans la course à l’espace. Les Russes avaient bel et bien mis au point un programme spatial lunaire, mais à cause de nombreux échecs (прова́лы – pravaly) et du coût trop élevé, ils ont laissé tomber le projet. Les Américains retourneront 5 fois sur la Lune entre 1969 et 1972. C’est la dernière fois que des hommes ont marché sur la Lune. Désormais, on préfère envoyer des robots pour effectuer des missions (проводи́ть ми́ссии – pravadit’ missii) dans l’espace, c’est bien moins cher !
Les autres projets spatiaux
Les sondes
Des sondes américaines et soviétiques ont été envoyées dans le but de survoler, photographier d’autres astres ou planètes, voire de s’y poser (приземли́ться – prizemlit’sa). Les Soviétiques furent les premiers à envoyer des sondes vers la Lune et Vénus, tandis que les sondes Américaines ont atteint Mars, Mercure, Jupiter, Saturne, Uranus, et Neptune. Les sondes ont permis certaines grandes découvertes (вели́кие откры́тия – velikiyé atkrytiya). Par exemple, la sonde américaine Mars Odyssey lancée en 2001 a permis de savoir qu’il y avait de grandes quantités d’eau sur Mars. De manière générale, les sondes permettent de récolter des informations (собира́ть информа́цию – sabirat’ infarmatsiou) sur la constitution d’une planète ou d’un astre, certaines ramènent même des échantillons sur Terre.
Les stations spatiales (косми́ческая ста́нция – kasmitcheskaya stantsiya)
Ce sont les Soviétiques qui ont eu d’abord l’idée de construire une station spatiale. Ils en lanceront pas moins de huit à partir de 1971, sous le nom Saliout (« салю́т » qui veut dire « salut » ou « feu d’artifice »), avant d’être remplacés en 1986 par la station spatiale Mir (du russe « Мир » qui signifie paix ou monde). L’objectif est de placer un grand vaisseau en orbite terrestre afin de mener des expériences (проведе́ние экспериме́нтов – pravedeniyé experimentov) en biologie, physique, astronomie, et météorologie. Les stations spatiales sont capables d’accueillir (приня́ть у себя́ – priniat’ ou sebia) plusieurs membres d’équipage pour des séjours de longue durée de plusieurs semaines voire plusieurs mois. La station la plus importante reste la station spatiale internationale (ISS), fruit de la coopération (сотру́дничество – satroudnitchestva) entre les USA, la Russie, l’Europe, le Japon et le Canada. Elle est alimentée en énergie par des panneaux solaires (со́лнечные пане́ли – solnetchnye paniéli). L’ISS est constamment habitée depuis 2000 et restera en activité jusqu’à au moins 2028.
Les avancées technologiques liées à la conquête spatiale
On n’en a pas toujours conscience, mais la conquête spatiale a véritablement révolutionné (революционизи́ровать – riévalioutsiniziravat’) notre mode de vie. De nombreuses technologies ont été inventées grâce à (благодаря́ – blagadaria) la conquête spatiale.
Ordinateurs modernes (совреме́нные компью́теры – savremennye kampioutiéry)
Le programme Apollo a utilisé le premier ordinateur à circuits intégrés, en 1966. Dans la foulée, la mémoire informatique connut un développement (разви́тие – razvitie) important. Peu à peu, l’industrie (промы́шленность – pramychliénnast’) se mit à produire ce genre d’ordinateur en masse, le coût fut réduit, et cela donna lieu aux premiers ordinateurs modernes.
Ordinateurs modernes (совреме́нные компью́теры – savremennye kampioutiéry)
Le programme Apollo a utilisé le premier ordinateur à circuits intégrés, en 1966. Dans la foulée, la mémoire informatique connut un développement (разви́тие – razvitie) important. Peu à peu, l’industrie (промы́шленность – pramychliénnast’) se mit à produire ce genre d’ordinateur en masse, le coût fut réduit, et cela donna lieu aux premiers ordinateurs modernes.
Les panneaux solaires
Les premières cellules photovoltaïques (со́лнечный элеме́нт – solnietchny èlemiènt) furent inventées dans les années 1960, afin d’alimenter en énergie les satellites et stations spatiales. Il a fallu attendre de nombreuses années pour que ces cellules soient améliorées (улу́чшить – ouloutchit’) et que leur coût (сто́имость – stoïmost’) se réduise pour devenir rentables.
Les satellites
Les satellites, aujourd’hui présents en grand nombre (в большо́м коли́честве – v bolchom kalitchestvié) autour de notre planète, sont utiles dans de nombreux domaines : la téléphonie mobile par satellite, la prévision météo (прогно́з пого́ды – pragnoz pagody), le système de navigation (навигацио́нная систе́ма – navigatsionnaya sistiéma), la télévision satellite, les balises de détresse (сигна́л бе́дствия – sig’nal biédstviya). Concernant le système de navigation, c’est le système américain GPS (Global Positioning System) qui est utilisé à peu près partout. Pour ne plus dépendre (зави́сеть – zavissiét’) du système contrôlé par les Américains, les Européens sont en train de mettre en place leur propre système « Galileo » qui sera plus précis. La Russie a également mis au point son propre système baptisé « GLONASS » qui fonctionne depuis 2011.
L’imagerie médicale (медици́нская визуализация – miéditsinskaya vizoualizatsiya)
Les technologies telles que la résonance magnétique nucléaire (RMN) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) (магни́тно-резона́нсная томогра́фия (МРТ) – mag’nitna riézonansnaya tamagrafiya), utilisées pour établir des diagnostics dans le milieu médical, ont d’abord été développées pour l’imagerie spatiale.
Les vêtements ignifugés (огнесто́йкие оде́жды – ag’niéctoïkiyé adiéjdy)
Les textiles ignifugés que portent les pompiers (пожа́рные – pajarnye) trouvent leur origine dans les combinaisons que portaient les astronautes. Ces combinaisons étaient destinées à les protéger (защища́ть – zashishat’) des rayons du soleil et des micrométéorites.
Même si les progrès réalisés sont déjà énormes, nous n’en sommes qu’aux prémices (нача́ла – natchala) de la conquête spatiale : il reste 99% de l’univers à explorer. Pour l’instant, les contraintes (ограниче́ния – arganitchéniya) technologiques et budgétaires nous empêchent d’emmener des hommes plus loin que la Lune. Cependant, de plus en plus d’experts du monde entier admettent que si l’Homme reste sur Terre, il disparaîtra. De nombreuses raisons confirment cette théorie : le réchauffement climatique (глоба́льное потепле́ние – glabalnoyé patiépliéniyé), les dérèglements environnementaux, l’explosion de la démographie ou, dans une bien moindre mesure, la possibilité de se faire heurter par un astéroïde ou de se faire décimer par une quelconque civilisation extraterrestre plus avancée. La conquête spatiale n’est pas simplement un accomplissement (выполне́ние – vypolniéniyé) de la volonté de l’Humanité d’aller toujours plus loin et de viser toujours plus haut, elle est aussi une étape primordiale à sa survie (выжива́ние – vyrajéniyé) à très long terme.