La culture russe – русская культура (rousskaya koultoura) a connu son siècle d’or au 19e siècle, son siècle d’argent au 20e et produit, depuis un peu plus de deux siècles, une grande quantité de talents. D’ailleurs, même sans connaître la Russie, on peut connaître sa culture. En effet, de nombreux artistes russes sont célèbres – знамени́ты (znamiénity) dans le monde entier. Le CREF vous propose une petite révision de culture générale avec quelques mots de vocabulaire correspondant.
Vous avez sûrement entendu parler – слы́шали (slychali) d’au moins un de ces grands artistes russes : Chagall, Tchaïkovski, Dostoïevski, Stanislavski.
Marc Chagall – Марк Шага́л (même prononciation), peintre – живопи́сец (jivopissiéts), auteur du plafond de l’Opéra Garnier à Paris est facilement reconnaissable – легко́ узнава́емый (lehko ouznavaïémy), avec ses personnages aux traits tendres qui semblent voler dans les airs. Il va travailler à Moscou, puis Paris, puis New York. Il rentrera en France après 1945. C’est André Malraux, alors ministre de la culture – министр культуры (ministr koultoury), qui lui commande le plafond – плафо́н (plafaune) de l’Opéra Garnier en 1964. Vous connaissez sans doute d’autres œuvres – произведе́ния (praïzvédiénia) de peintres russe, comme le Carré noir – чëрный квадра́т (Tchiorny kvadrat), de Casimir Malevitch, et sans doute aussi au moins un tableau – картина (kartina) fait de figures géométriques qui s’entrechoquent, de Vassili Kandinsky, né à Moscou, et décédé à Neuilly-sur-Seine. Il y en a bien d’autres à découvrir au musée national de la Galerie Trétyakov – Третьяковская Галерея (Trétyakovskaya Galéria) à Moscou, par exemple.
Les musicologues – музыкове́ды (mouzykaviédy) classent généralement Piotr Tchaïkovski – Пëтр Чайковский à part, car sa musique, disent-ils, est plus proche de la musique occidentale que de la musique très russe de ses contemporains, comme, par exemple, de Moussorgski. Ce compositeur – компози́тор (campasitor) laisse aux mélomanes des symphonies – симфо́нии (simfonii) et des concertos pour piano – конце́рты для фортепиа́но (contserty dlia fartepiano) impérissables. Le Lac des cygnes, Le Casse-noisettes, La Belle au bois dormant, sont des ballets – бале́ты (baliéty) mondialement célèbres dont la musique a été maintes fois utilisée pour des films, des documentaires et même des publicités. Deux de ses opéras – оперы, La Dame de pique et Eugène Onéguine, sont au répertoire – репертуа́р (même prononciation) de pratiquement toutes les salles russes, et les plus grands interprètes – исполни́тели (ispalnitiély) de la scène lyrique internationale s’y sont essayés, même sans connaître le russe.
À côté de Tchaïkovski, nous pourrions citer d’autres compositeurs célèbres à l’étranger, comme Moussorgski, Borodine, Rachmaninov, Chostakovitch, Prokofiev, ou encore, Igor Stravinsky – И́горь Страви́нский. Ce dernier a créé trois des fameux ballets des Saisons Russes de Serge Diaghilev – Серге́й Дя́гилев, créés au Châtelet, à Paris : l’Oiseau de feu, Petrouchka et Le Sacre du printemps. Stravinksy, installé à Paris dès 1920 et aujourd’hui enterré à Venise selon son vœu, était proche du « groupe des six » créé par Éric Satie et Jean Cocteau.
Comment parler musique classique – класси́ческая му́зыка (classitcheskaya mouzyka) sans évoquer quelques interprètes russes de renommée mondiale. Au début du 20e siècle – начало двацатого века (natchala dvatsatava viéka), on acclamait l’extraordinaire voix de basse de Fedor Chaliapine – Фëдор Шаля́пин (Fiodor Chaliapine), comme on acclame aujourd’hui la soprano Anna Nétrebko – А́нна Нетре́бко. À Paris, à l’époque des Saisons Russes – ру́сские сезо́ны (Rousskié saisony), on adorait les danseurs étoiles – соли́сты бале́та (Salisty baléta) Anna Pavlova et Vatslav Nijinski, bien avant Rudolf Noureev, lequel fuira la Russie soviétique dans les années 1960 pour briller sur la scène française. La Russie compte nombre de musiciens virtuoses – виртуо́зы (virtou-ozy). Les violoncellistes – виолончели́сты (vialantchelisty) du monde entier sont encore aujourd’hui en admiration devant l’art de Mstislav Rostropovitch – Мстисла́в Ростропо́вич (Mstislav Rastraspovitch), autre exilé politique, connu également pour avoir joué à Berlin lors de la chute du mur en 1989, et qui vivait à Paris.
En littérature – в литерату́ре (v litératourié), il y a, là encore, abondance de choix, depuis Les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur (certes, ses œuvres sont peu connues en Russie) jusqu’au Docteur Jivago de Pasternak ou à L’Archipel du Goulag de Soljénitsyne ! Fedor Dostoïevski – Фëдор Достое́вский (Dastaïévski) est sans doute l’un des auteurs les plus lus dans le monde, avec L’idiot, Crimes et châtiments, Les Frères Karamazov pour ne citer que ces trois chefs-d’œuvre – шеде́вр (chédèvre). Ses admirateurs – покло́нники (paklonniki) le préfèrent généralement au non moins célèbre Léon Tolstoï – Ле́в Толсто́й (Liév Talstoï). Ses romans – рома́ны (ramany), Guerre et Paix et Anna Karénine, ont été plusieurs fois portés à l’écran – экранизи́ровали (èkraniziravali), ont inspiré des opéras et même des comédies musicales – мю́зыклы (miouzkly). On cite moins souvent Ivan Tourgueniev – Иван Турге́нев (Ivane Tourguénief) fervent défenseur de l’abolition du servage, dont la maison-musée – дом-музей (dom-mouzéï) se trouve à Bougival, aux abords de Paris. Il a été l’ami de Mérimée et de Flaubert, de Georges Sand et de Zola, qu’il publiait en Russie.
Au théâtre – теа́тр (théâtre), Les Trois sœurs – Три сестры́ (tri sistry), d’Anton Tchékhov – Анто́н Че́хов (Antone Tchékhav) est sans doute la pièce russe la plus jouée dans le monde. La pièce a été créée sur la scène moscovite par Constantin Stanislavski – Константин Станисла́вский (Kanstantine Stanislavski), dont la technique de jeu des acteurs – те́хника игры́ актëров (tekhnika igry aktiorav) a révolutionné le théâtre dans tout le monde occidental – за́падный мир (zapadny mir).
Comme Stanislavski au théâtre, le réalisateur Sergey Eisenstein – Серге́й Эйзенште́йн (Sergueï Eïsenchtéïn) fait partie des fondamentaux de tout jeune réalisateur de cinéma – кинорежиссëр (kinarégissior), grâce à sa science du montage et à ses théories – тео́рии (théorii) sur le théâtre et le cinéma.
Enfin, parmi les sculpteurs – ску́льпторы (skoulptory), citons Ossip Zadkine – Осип Ца́дкин, devenu célèbre à paris à l’âge de 20 ans, en 1910, et Mikhaïl Chémiakine – Михаи́л Шемя́кин, artiste aux multiples talents – тала́нты (talanty), expulsé d’URSS, revenu quelques temps en Russie et réinstallé depuis quelques années en France. Il est sculpteur, mais il a aussi mis en scène plusieurs ballets sur la scène du Mariinsky, à Saint-Pétersbourg.
Si aucun de ces noms – имена́ (imiéna) de vous paraît familier – знако́мое (znakomaïé) , découvrez leurs œuvres, et vous constaterez avec surprise que vous en connaissez plus d’une ! La liste est encore très longue, et c’est sans préjuger de la postérité que connaîtront les artistes d’aujourd’hui dont certains sont déjà très prometteurs – многообеща́ющие (mnaga-abéchtchaiouchtchié).